Conclusions mexicaines et commencement équatorien

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Bon, ça y est les vacances mexicaines sont finies, je vais enfin pouvoir essayer de sortir de cette peau de touriste américain blindé, qui te colle de l’arrivé jusqu’au départ de la pointe est du Mexique. Je vais enfin pouvoir enlever cet autocollant « cash machine » de mon front d’occidental blanc et jeune. Je caricature un peu en disant tout ça bien sûr ! Les mexicains qu’on a rencontré étaient pour la plupart très sympa et très accueillant, près à t’aider dès que tu leur demandes un renseignement. Mais j’ai quand même ressenti, à la croisé de certains regards, que j’étais plus une proie qu’autre chose.

Je ne peux pas parler de tout le Mexique, puisque qu’on a fait qu’un toute petite partie, qui, il paraitrait ne ressemble en rien au reste.

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Et puis au final, c’est un peu normal pour les locaux d’avoir cette vision là de l’occidental moyen voyageant « all included » dans les hotels du quintana roo, puisque c’est ce qu’il y a en très grande majorité. D’ailleurs, quand ils en sortent, la plupart ne le font que pour des excursions organisées depuis l’hotel. Ou alors, ils profitent simplement de la privatisation de la vue sur la mer qu’a effectué leur luxueux palace…

D’ailleurs des palaces, il s’en construit à la pelle. Toute la route entre Tulum et Cancun, c’est à dire ce qu’on appelle « la riviera maya », n’a presque plus rien de maya, et n’a d’une rivière que le fric qui coule à flot derrière les bloc de béton énorme annonçant des resort 6 ou 7 étoiles collés les uns aux autres.

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Le pire dans l’histoire c’est que je suis sûr que ces hôtels appartiennent à des occidentaux, à des grand groupes multinationaux, ou à des princes du moyen orient. Les mexicains en sont réduit à être les larbins du tourisme de masse pour les blancs ayant de quoi se payer des vacances au soleil quand il fait trop froid chez eux ! Qu’on ne vienne pas me dire que cela créé de l’emploi ! A quel prix cela le fait-il ? Faire vivre en partie un pays du tourisme, pourquoi pas. Mais réduire en esclavage consentis une partie de la population d’un pays ayant des ressources magnifiques, pour faire prospérer des industries de services ne sachant plus quoi inventer pour contenter des clients toujours plus ignorants des conditions et des modes de vies locaux, ce n’est pas faire vivre une partie d’un pays du tourisme…

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Assez parlé du coté touristique. Ce coté du pays est aussi une méga décharge à ciel ouvert. Il y a des déchets partout sur le bord des routes, dans les chemins, en plein milieu de la jungle, là où nous avons été voir les Cénotes et même dans la « réserve naturelle » Sian Ka’an ! La faute à qui ? Sont-ce les mexicains à qui on n’a jamais dit que le plastique ce n’était pas comme un aliment et que ça détruisait la nature ? Sont-ce les touristes qui n’en n’ont strictement rien à foutre de balancer ça à un endroit dans lequel ils ne repasseront plus jamais ? Les deux mélangés ? Allez savoir… Le fait est que c’est vraiment hallucinant, et qu’il y a vraiment à faire entre ramassage des déchets et « éducation » des populations. Si de bonnes âmes sont intéressées, faites signe, il y a moyen de monter une bonne grosse mission de volontariat international !

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Enfin, il n’y a pas que des côtés négatifs, rassurez vous. Il y a plein de choses intéressantes à faire et à voir. Ce pays méritera d’ailleurs un autre voyage, plus long, et avec plus d’expérience de la langue locale, histoire d’estomper cet image de gringos profiteur et de pouvoir s’insérer un peu mieux. Un voyage dans le reste du pays, qui, il semblerait, est moins touristique et plus proche de la réalité des mexicains.

Bon, parlons aussi un peu de l’Equateur, le plus petit pays de l’Amérique du Sud, mais aussi celui qui offre le plus de diversité de paysages. Déjà, on sent qu’on commence à s’éloigner des Etats-Unis et que le tourisme est bien moins développé que dans la Riviera Maya du Mexique. Les gens dévisagent moins le « blanc » venu de l’occident et paraissent bien plus proche de la Nature. Je dis « paraissent » parce que, bien qu’il y en ai moins, les déchets sont toujours présents malgré les panneaux mis en place par le gouvernement sur le bord des routes promouvant le « Buen Vivir » et disant qu’il faut protéger la Nature. Gouvernement qui, par ailleurs, se trouve face à ses contradictions quand d’un coté il organise des campagnes comme celles-ci et de l’autre abandonne un projet de non-extraction du pétrole dans la foret amazonienne, sans demander quoique ce soit aux populations indigènes impactés, qui ont porté ce projet pendant bien 5 ou 6 ans ! Pour ceux que ça intéresse, ce projet se nomme « Yasuni-ITT ».

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Nous avons quand même passé 10 jours assez exceptionnels au beau milieu de la nature, à expérimenter le « buen vivir », à construire une cabane en bambous, à faire des balades le long du rio Camarones entre les collines. 10 jours apaisants, durant lesquels j’ai eu l’impression de revenir en enfance, à m’émerveiller devant tout et n’importe quoi. J’aurais pu regarder le paysage durant des jours entiers et j’aurais toujours trouvé quelque chose de nouveau à voir, à écouter ou à sentir.

Le retour à la ville fut moins troublant que je ne l’aurais imaginé, même si, heureusement, on n’y est resté qu’une seule nuit ! Nous voilà de nouveau sur les routes, et à certains endroits, il y a de légers airs de la Riviera Maya. Mais ici la disparité est bien plus visible et paradoxalement moins violente. On passe de petits villages simple avec quelques cabanes, à de plus grands villages, mais paraissant tout aussi simples. Puis une décharge à ciel ouvert, devenant la proie de vautours et autres oiseaux. Et enfin, ici où là, entre les simples pueblitos et les collines, se construisent ce qu’ils appellent des « beachfront community ». En effet, c’est bien sûr le front de mer, mais le sens de « community » n’est pas du tout le même que celui de là où on a vécu 10 jours. Ce sont des communautés de riches, avec portails automatiques et gardes armés à l’entrée, belles routes bitumés, terrain de tennis, piscines et grandes propriétés à l’intérieur. Des lotissements à l’occidental, mais avec la « sécurité » et les « loisirs » en plus. C’est assez immonde à voir d’autant plus quand c’est en construction et qu’on ne peut qu’imaginer ce que ca va devenir.

En conclusion, pour le peu qu’on a vu du Mexique et de l’Équateur, et bien que la colonisation soit officiellement fini, la notion d’indépendance dans ces pays reste pétrie d’un colonialisme latent. Il apparait relativement difficile pour ces pays et les populations qui les composent de sortir de cette domination idéologique, bien qu’il y ait des mouvements régionaux, nationaux et même internationaux qui tentent de la défaire tant bien que mal. D’autant que le néocolonialisme économique et développementiste écrase de toute ses forces les volontés populaires d’émancipation et laisse à penser aux populations que le seul moyen de s’en sortir c’est de tenter d’imiter l’occident avec son lot de concurrence et d’individualisme.
A suivre de près donc…

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